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La bigoréxie

1. Un premier type de bigoréxie

La bigoréxie est un terme reconnue par l'OMS (l'Organisation Mondiale de la Sante) depuis 2010. Il désigne la dépendance au sport, qui est aujourd'hui reconnue comme une véritable maladie. Il s'agit d'une dépendance aussi bien psychologique que physique. De nos jours, on estime qu’entre 10 et 15% des sportifs qui pratiquent une activité physique régulière souffrent de la bigoréxie, des cas plus ou moins importants selon l’individu.

 

Cette maladie désigne une série de comportements compulsifs  qui se caractérise par la pratique intensive et excessive de n'importe quel sport qui dégage chez la personne une sensation de plaisir, de bien être ou une sorte de soulagement de mal-être accumulé. Elle devient véritablement reconnue lorsque le sportif ressent non seulement le besoin compulsif extrême de se dépenser mais aussi l'obligation et le devoir de pratiquer un sport régulièrement. Elle peut donc devenir  une contrainte chez certaines personnes même si elle reste toutefois la source de procuration de plaisir pour les sportifs. De plus les bigorexiques puisqu’ils repoussent la douleur entrainée par l’activité physique intense, elle leur procure meme du plaisir. Cela engendre d’énormes conséquences au niveau des muscles lorsque qu’ils continuent à faire du sport alors qu’ils sont atteints de blessures musculaires.

 

La bigoréxie touche  plus d’hommes que de femmes, et est nettement plus dangereuse pour les amateurs, notamment s’ils dépassent 10 heures de sport par semaine. En effet, le médecin Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre et médecin du sport, cite : "Les sportifs professionnels sont mieux encadrés que les amateurs. Ils ont un suivi psychologique qui tend à éviter la dépendance à l’activité physique. Car le sport de haut niveau, ou à outrance (au-delà de 8 heures par semaine) n’est pas anodin, il demande une certaine surveillance".

 

Ainsi, la bigoréxie est officiellement caractérisée par au moins 10 heures de sport par semaine. Cependant, ceci n’est pas toujours le cas. Une pratique régulière, et le manque qui s’ensuit si l’individu est incapable de la compléter, caractérise la bigoréxie et non l’intensité du sport. Une femme qui dépend de sa séance de yoga hebdomadaire et ne peux s’en passer peut souffrir d’une faible bigoréxie. Cependant, même si la bigoréxie n'est pas caractérisée par le nombre d'heures pratiquées par un individu, le temps consacré au sport est un des facteurs qui sépare les "petits" bigoréxiques, des individus atteints d’une bigoréxie accrue.

 

La plupart des sportifs touchés par la bigoréxie sont dans le déni, ils ne se rendent pas compte de leur comportement et des répercussions physiques et morales que cette addiction engendre par la suite sur eux-mêmes et sur leur entourage.

Afin de connaitre l’étendue de la population adolescente atteinte de la bigoréxie, nous avons publié le « Running Scale Addiction », ou l’échelle de l’addiction à la course à pied, de Champan et Castro de 1990 puis avons demandé à nos amis de nous soumettre leurs réponses. Nous avons reçu exactement cent réponses anonymes. Les participants devaient cocher les cases qui s’appliquaient à eux-mêmes parmi les suivantes :

 

  1. Je cours très souvent et régulièrement (+ 1)

  2. Si le temps est froid, trop chaud, s’il y du vent, je ne cours pas (- 1)

  3. Je n’annule pas mes activités avec les amis pour courir (- 1)

  4. J’ai arrêté de courir pendant au moins une semaine pour des raisons autres que des blessures (- 1)

  5. Je cours même quand j’ai très mal (+ 1)

  6. Je n’ai jamais dépensé d’argent pour courir, pour acheter des livres sur la course, pour m’équiper (- 1)

  7. Si je trouvais une autre façon de rester en forme physique je ne courrais pas (- 1)

  8. Après une course je me sens mieux (+ 1)

  9. Je continuerais de courir même si j’étais blessé (-1)

  10. Certains jours, même si je n’ai pas le temps, je vais courir (+ 1)

  11. J’ai besoin de courir au moins une fois par jour (+ 1)

 

Nous avons enlevé les points après chaque réponse lors de la publication du sondage, et grâce à leurs réponses anonymes nous pouvons nous faire une idée de l’importance du sport dans leurs vies. Si l’individu a un score positif, celui-ci réserve une place significative pour le sport dans sa vie. S’il a au-dessus de trois points, il semble avoir les caractéristiques d’un bigoréxique. (Evidemment, nous savons que ces résultats ne sont pas exactes et nous ne pouvons rien conclure de concret, cependant ils permettent une vision globale de la place du sport chez les adolescents.)

 

Nous avons additionnés les points des résultats un par un, les voici donc sous forme de tableau :

 

En concordance avec les données que nous tenons (environ 15% de la population sportive est bigoréxique), nous remarquons que 18% des participants ont un score au-dessus de zéro, tandis que 6% ont de fortes chances d’être bigoréxiques, avec plus de trois points. De nos jours, il est vrai que nous observons chez les adolescents une nette valorisation du sport dans la vie quotidienne, ainsi que le désir de la majorité d’avoir un corps musclé, « attractif » à la vue des autres. En dépit de l’effet négatif que peut avoir un excès de sport avant la fin de la croissance, beaucoup d’adolescents se livrent à la course à pied, aux sports collectifs ou à la musculation. De plus, la phrase cochée par le plus de participants, dans 65% des résultats, reste « Après une course, je me sens mieux ». Le sport reste un procureur de bien-être même chez les plus jeunes, qui pratiquent non seulement pour améliorer leurs images mais aussi pour être satisfaits physiquement et mentalement pendant le temps qui suit.

 

Cependant, nous remarquons qu’environ trois quarts des participants ont un score négatif, (donc ils ne sont pas bigorexiques) et que la moyenne se situe à environ -0,5. En effet, si on analyse les résultats de chaque phrase individuellement, nous remarquons que plus de 50% des participants ont coché la case « Je n’annule pas mes activités avec mes amis pour courir », ce qui témoigne du poids de la vie sociale chez les adolescents.

2. Un deuxieme type de bigoréxie

Nous avons remarqué que le terme bigoréxie peut aussi désigner une autre maladie. En effet connue aussi sous le nom de « Complexe d’Adonis » cette maladie est liée à la dépendance au sport puisqu’elle définit une condition dans laquelle la personne atteinte est constamment anxieuse et par-dessus tout mal dans sa peau.

 

La bigoréxie ou le « Complexe d’Adonis » est traduite par le désir d’avoir une musculature bien développée. Elle devient dans la plupart des cas une obsession qui oblige particulièrement les hommes et les jeunes adolescents de faire tout leur possible pour devenir plus musclés et “vaillant”.

 

Cette obsession commence généralement à l’adolescence, chez les garçons essentiellement. Selon un sondage d’un journal américain, “Fitseven”, 78% de leurs lecteurs auraient portés les medias responsables du comportement de ces jeunes garçons. En effet, la mise en avant des photos de célébrités retouchées, présentant ainsi une musculature parfaite entraine une perte de confiance chez les adolescents qui se comparent à ces “modèles” et qui sont ensuite mal dans leur peau. Cependant, il existe aussi d’autres causes comme la prédisposition génétique au développement des phobies, ainsi que l’impact de son entourage. En effet, un adolescent va se construire grâce à sa famille et à ses amis, ainsi, des commentaires négatifs de la part de ses amis et de ses proches durant l’adolescence sur l’apparence physique peuvent souvent engendrer des problèmes psychologiques par la suite.

Critères de dépendance au body-building selon D. Smith, en 1998 :

 

  1. Je m'entraîne même quand je suis malade ou grippé.

  2. Il m'est arrivé de continuer l'entraînement malgré une blessure.

  3. Je ne raterais jamais une séance d'entraînement, même si je ne me sens pas en forme.

  4. Je me sens coupable si je rate une séance d'entraînement.

  5. Si je rate une séance, j'ai l'impression que ma masse musculaire se réduit.

  6. Ma famille et/ou mes amis se plaignent du temps que je passe à l'entraînement.

  7. Le body-building a complètement changé mon style de vie.

  8. J'organise mes activités professionnelles en fonction de mon entraînement.

  9. Si je dois choisir entre m'entraîner et travailler, je choisis toujours l'entraînement.

 

Le complexe d’Adonis est un trouble comportemental inverse à celui de l’anorexie ou de la boulimie, très fréquents chez les jeunes femmes et adolescentes qui se trouvent trop corpulentes. Les jeunes garçons, eux, contrairement aux femmes, vont se trouver trop maigres. Bien que les objectifs de ces deux maladies soient opposés, les causes et les conséquences sont avoisinantes.

 

La bigoréxie va alors devenir petit à petit un cercle vicieux pour toutes ces personnes atteintes puisqu’elles ne se trouveront jamais assez “musclées”, malgré ce que pourront dire leurs proches. Ainsi, elles vont abuser des cours de fitness et du temps passer dans les salles de gym. Effectivement, depuis le début des années 2000, le nombre de salles de gym a considérablement augmenté partout dans les pays développés. La plupart des personnes qui y vont, font du “body building”, de la musculation. 

 

Cette maladie devient de plus en plus répandue et est difficile à reconnaitre puisque la pratique du sport est valorisée par notre société aujourd’hui. Cependant elle peut engendrer des comportements et des répercussions bien plus sérieuses que l’on peut imaginer, notamment d’autres addictions. Ainsi, environ trois millions d’hommes aux État Unis utilisent des stéroïdes anabolisants pour augmenter leur masse musculaire et 16% de jeunes âgés de 16 ans ont déjà utilisé des stéroïdes. Les stéroïdes anabolisants  contiennent de la testostérone, ils développent alors plus rapidement la musculature en stimulant le métabolisme des protéines et des lipides, et augmente leur force ainsi que leur endurance et leur motivation entre autres.

 

Pour guérir de ce deuxième type de bigoréxie qui engendre de nombreuses répercussions aussi bien physiques que psychologiques chez une personne, il faut dans un premier temps que la personne atteinte comprenne son attitude, son comportement face à cette obsession. Une fois que la personne est consciente de son cas, ce qui bien souvent le plus compliqué puisque beaucoup sont dans le déni, cette dernière n’a plus qu’à en parler à ses proches ou à un psychologue.

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