Notre étude permet de conclure que la bigoréxie s’inscrit bel et bien dans un processus d’addiction. Nous avons noté que toutes les caractéristiques qui définissent une addiction sont présentes chez les bigoréxiques. La bigoréxie est en effet la dépendance à l’effort physique d’un individu, que nous avons illustre à travers une étude de cas concrète suite à une interview avec le compagnon d’une jeune femme atteinte de cette maladie. De plus, nous avons prouvé que l’absence de douleur et le sentiment de bien-être éprouvés après une activité physique sont notamment dus à la sécrétion d’hormones, l’endorphine et la dopamine, qui activent le système de récompense du sportif. C’est cette dépendance psychologique au plaisir procuré par l’effort qui engendre l’addiction au sport. Cependant, comme chez toute addiction, les bigoréxiques présentent des répercussions négatives physiques, psychologiques et sociales. Ces problèmes qui s’accumulent rendent le retour à la vie sans addiction de plus en plus difficile, et le traitement de la bigoréxie est un long processus. Il n’existe qu’un seul centre qui reconnait l’addiction au sport et la soigne : le Centre de Prévention et d’Accompagnement des Sportifs à Bordeaux.

Cependant, de nos jours le sport est si valorisé qu’un culte du corps s’installe et la bigoréxie est aujourd’hui classée en tant que « bonne addiction » malgré ses répercussions néfastes. De plus, cette dépendance donne lieu à d’autres comportements compulsifs, comme la mise en place de régimes particuliers ou encore d’autres addictions, notamment les produits dopants. Le bigoréxique est plongé dans un cercle vicieux dont il est extrêmement difficile de se libérer.